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GUERRE DES GAULES. — NOTES.

a donc eu lieu du 1er  au 15 mai, qui correspondait à la mi-août du calendrier romain. Napoléon. 

(9). Le nombre des cavaliers avait toujours été en proportion du nombre et de la force des légions ; c’était ordinairement le dixième ou à peu près. Quand les légions furent de six mille hommes, on attacha à chacune d’elles environ six cents cavaliers : cette proportion se trouve ici observée ; César avait six légions et quatre mille cavaliers ; il avait alors sous ses ordres quarante mille combattants.

(10). Le climat de la Gaule était alors beaucoup plus froid qu’il ne l’est maintenant ; les grandes forêts, les marécages, occupaient une grande partie du terrain ; à latitude égale, la Gaule devait être ce qu’est aujourd’hui l’Amérique septentrionale. César, sans le secours de nos cartes géographiques, faisait la guerre dans des pays dont il ne pouvait prendre connaissance qu’en les traversant ; aussi est-il aussi circonspect dans ses marches qu’entreprenant dans les combats.

(11). Ver-go-breith, mot de la langue gallique, homme pour le jugement. Pendant long-temps, à Autun, le premier magistrat s’est appelé vierg ou verg.

(12). Ceci explique comment quatre mille cavaliers avaient fui devant cinq cents, dès le premier choc. Il peut convenir aussi de remarquer dès à présent que la cavalerie dont César se servit dans ses compagnes de la Gaule fut ordinairement composée, sinon en totalité, du moins en grande partie, d’étrangers auxiliaires. L’arme de la cavalerie était pourtant très-estimée à Rome. Les vrais chevaliers, equites, recevaient leurs chevaux de la république même ; et beaucoup de Romains, à qui leur naissance n’attribuait pas ce titre d’honneur, se faisaient admettre dans la cavalerie, en se montant à leurs frais ; mais quand Rome eut étendu ses conquêtes a l’infini, ses propres citoyens ne purent plus suffire à ce genre de service, et il fallut recourir à des alliés comme auxiliaires, et même à de simples stipendiaires.

(13). Le décurion ne commandait, dans le principe, que dix cavaliers, comme son titre l’indique, de même que le centurion ne commandait que cent fantassins ; mais tout en conservant son litre primitif, le décurion finit par avoir sous ses ordres une compagnie de trente-deux hommes.

(14). Les soldats qui se trouvaient dans l’intérieur de la phalange élevaient leurs boucliers au dessus de leur tête, et formaient ainsi une espèce de voûte que les Romains appelaient la tortue. (Voy. Florus, lib. iii. ch. xi, § 6 ; et Tit. Liv. I. v, c. 43). Les boucliers ne se touchaient pas seulement par le bord ; ils se superposaient comme des écailles, et un même javelot pouvait ainsi en percer deux à la fois et les clouer ensemble.

(15). Les enseignes servaient non seulement de signes de ralliement, mais encore de signal et d’indice pour les mouvements pendant l’action. Tant que l’on combattait de loin, elles restaient au troisième rang ; dans le moment de la charge, elles l’indiquaient étant portées au premier rang et penchées eu avant du côté de l’ennemi ; s’il fallait tenter un effort vers un des flancs, la direction des enseignes l’indiquait ; de même, s’il fallait faire face en arriére ou front des deux côtés opposés. Toutes les enseignes n’étaient pas des aigles ; celles-ci étaient confiées à un homme éprouvé, qu’on nommait porte-aigle (aquilifer).

(16). Il fallait que les Helvétiens fussent intrépides pour avoir soutenu l’attaque aussi long-temps contre une armée de ligne romaine aussi nombreuse que la leur. Il est dit qu’ils ont mis vingt jours à passer la Saône, ce qui donnerait une étrange idée de leur mauvaise organisation ; mais cela est peu croyable. Napoléon. 

(17). Il est probable qu’il ne s’agit ici que des caractères grecs, la langue grecque devant être généralement ignorée dans la Gaule, à cette époque, puisque César dit (lib. v, ch. 68), qu’il écrivit â son lieutenant une lettre en grec, afin qu’elle ne pût être comprise des Nerves, si elle tombait entre leurs mains.

(18). De ce que les Helvétiens étaient cent trente mille (le texte porte cent dix mille) à leur retour en Suisse, il ne faudrait pas conclure qu’ils aient perdu deux cent trente mille hommes, parce que beaucoup se réfugièrent dans les villes gauloises et s’y établirent, et qu’un grand nombre d’autres rentrèrent depuis dans leur patrie. Le nombre de leurs combattants était de quatre-vingt-dix mille ; ils étaient donc, par rapport à la population, comme un à quatre, ce qui parait très-fort. Lue trentaine de mille du canton de Zurich avaient été tués ou pris au passage de la Saune. Ils avaient donc soixante mille combattants au plus à la bataille. César, qui avait six légions et beaucoup d’auxiliaires, avait une armée plus nombreuse. Napoléon. 

(19). La cohorte prétorienne était celle qui devait servir de garde au général ; il y avait ordinairement plusieurs cohortes employées à cet usage.

(20). Voy. Plutarque, Vie de César, 19 ; Tacite, Hist. iv, 61 ; de Mor. Germ. 8.

(21). Tacite, de Mor. Germ. 2.

(22). La bataille contre Arioviste a été donnée dans le mois de septembre, et du coté de Belfort. Napoléon.

(23). Dans l’ordre de bataille, c’étaient les troupes romaines qui formaient le centre : les troupes auxiliaires, qui consistaient surtout en cavalerie, étaient placées aux deux ailes, alarii.

(24). Arioviste survécut peu de temps à cette défaite ; il mourut bientôt en Germanie.

(25). Tacite, de Mor. Germ. 18.

(26). L’armée d’Arioviste n’était pas plus nombreuse que celle de César ; le nombre des Allemands établis dans la Franche-Comté était de cent vingt mille hommes : mais quelle différence ne devait il pas exister entre des armées formées de milices, c’est-à-dire de tous les hommes d’une nation capables de porter les armes, avec une année romaine composée de troupes de ligne, d’hommes la plupart non mariés et soldats de profession. Les Hélvétiens, les Suèves, étaient braves, sans doute, mais que peut la bravoure contre une armée disciplinée et constituée comme l’armée romaine ? Il n’y a donc rien d’extraordinaire dans les succès qu’a obtenus César dans celte campagne, ce qui ne diminue pas cependant la gloire qu’il mérite. Napoléon. 

LIVRE DEUXIÈME.

(1). Suétone, dans la Vie de l’empereur Galba, ii. 3, prétend que ce nom signifiait en langue gamoise un homme très-gras. Dion Cassius donne au chef suprême des Belges le nom d’Adra (l. xxxix).

(2). Les commentateurs ont supposé que la ville de Fismes ou de Laon était celle que les Belges avaient voulu surprendre avant de se porter sur le camp de César. C’est une erreur : cette ville est Bièvre ; le camp de César était au-dessous de Pont-à-Vaire ; il était campé, la droite appuyée au coude de l’Aisne, entre Pont-à-Vaire et le village de Chaudarde ; la gauche à un petit ruisseau ; vis-à-vis de lui étaient les marais qu’on y voit encore. Galba avait sa droite du coté de Craonne, sa gauche au ruisseau