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ou par Seitoiius , à l’exception des villes maritimes quincsoni pour nous qu’un surcroit décharges et de dépenses. La Gaule , l’an dernier , a fourni à l’armée de Métellus les vivres et la solde ; maintenant, après une mauvaise récolte , "a peine a-t-elle pour ses besoins. Pour moi, j ai non-seulement épuisé ma fortune, mais moaciédit. Vous seuls me restez , et si vous ne venez à mon aiJc , malgré moi , je vous le prédis , mon armée et , avec elle , toute la guerre d’iispagne passeront en Italie.

DISCOURS DE LICINIUS, TRIBUN DU PEUPLE, AU PEUPLE (12).

Il faut se rappeler que Sylla avait enlevé aux tribuns la plupart de leurs préroKatives. Le consul Lcpidus tenta le premier, niais inutilement, de rétablir leur ancienne puissance ; et plus tard, enC"8, le tribun Sicinius échoua dans le mcme dessein. Cependant l’année suivante le consul C. Aurélius Ciitta rendit aux tribuns le dniit de parvenir aux autres magistratures. Enlin, m l’année 681, sous le consulat de L. Cassius Varus et de M. Térentius LucuUus, M. Liciuius Macer fit une nouvelle tentative en faveur du tribunal, et c’est à cette époque qu’il prononça ce discours dont nous ignorons le rcsullat. C. Liciuius Macer était de la même famille mais non du même parti que M. Licinius Crassus qui fut plus tard iriunnir avec César et Pompée. Valère-Maxime (livr. ix, cb. 12) raconte sa mort qui est assez remarquable.

Si vous ne coraprcniiz pas suffisamment , Romains , la différence qui existe entre les droits que vous ont laissés vos ancêtres et celte servitude (Hie nous a imposée Sylla , je vous ferais un long discours où je vous apprendrais pour quelles injures et combien de fois le peuple s’est séparé en armes du sénat, et de quelle sorte il a étiibli pour défenseurs de tous ses droits les tribuns du peuple ; mais je n’ai aujourd’hui qu"a vous exhorter et à voirs inonticr d’abord le chemin par lequel il vous faut, selon moi. ressaisir la liberté El je n’ignore pas de quelles ressources dispose la noblesse, que , seul, sans pouvoir, avec une vaine ombre de magistrature, j’entreprends de déposséder de la domiualion ; et, non plus corn bien une faction d’hommes malintentionnés agit plus sûrement que tous les honnêtes gens isolés. Mais , outre le bon espoir (]ue vou-. m’inspirez el qui chasse ma crainte , je suis persuaié qu’il vaut mieux pour un homme de cœur combattre même sans succès pour la liberté que de n’avoir ])as essayé le combat. Je parle ainsi, bien que tous les autres magistrats qui avaient été institués pour défendre vos droits , gagnés par la faveur, les promesses ou les récompenses , aient tourné contre vous leur influence et leur autorité, et qu’ils ainienl mieux prévariqueravec profit que faire le bien gratuitement. Tous se soni rangés sous la domination dequelqucs hommes qui, sous le proteste d’une guerre, se sont emparés du trésor, de l’armée, des royaumes , des provinces, el se font un rempart de vos dépouilles ; et cependant, ainsi qu’un vil bétail, vous, mullilude, vous vous livrez à chacun d’eux , comme une propriété dont ils peuvent u^er el abuser ’a le ;ir funlaisie , dépouillés de lout ce que vous ont hissé vos pères , exccplé ponriaiit du droit de suffi âge qui autrefois vous domiail des chefs et qui aujourd’hui vous donne des n :aîti es. Aussi tous se sont-ils rangés du côté de ceux-ci ; mais bientôt si vous recouvrez ce qui vous appartient , la plupart reviendront ’a vous : car bien peu d’hommes ont le courage de défendre le parti qui leur plaît ; le plus grand nombre suit celui du plus fort.

Pensez-vous que vous puissiez trouver devant vous le moindre obstacle , si vous marchez dans un même c-prit , vous que l’on redoute quoique