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moyens de perdre Ciceron. Celui-ci, de son côté, ne manquoit ni de ruses, ni d’industrie [1] pour s’en garantir. Dès le commencement de son Consulat, il engagea Q. Curius, à force de promesses, par l’entremise de Fulvie, à lui révéler les desseins de Catilina. De plus, il céda se Province à son Collegue, pour l’engager à ne point s’opposer aux intérêts de la République. Enfin, il tint secrétement ses amis & ses Clients auprès de sa personne. Catilina, le jour des Comices, ne réussit ni dans la demande du Consulat, ni dans son entreprise contre le vie de Ciceron. Alors il prit le patri de faire la guerre, & de recourir aux moyens extrêmes, puisque les voies secretes ne tournoient qu’à son désavantage & à sa confusion.
- ↑ Ici Salluste me semble oublier un peu le principe qu’il a posé ailleurs, facta dictis exæquanda sunt. Ciceron se dépouille sincérement d’un avantage considérable en faveur de son Collegue, pour l’engager à ne point consentir à la ruine de la République. Il n’étoit pas possible d’agir avec plus de noblesse & de grandeur d’ame. Devoit-on dire, dans cette occupation, que Ciceron étoit un homme fin & rusé ?