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Il leur ordonna d’aller d’abord vers Marius, & de-là à Rome, s’il y consentoit, avec plein pouvoir de traiter de la paix. Ils partirent aussi-tôt pour les quartiers d’hiver des Romains ; mais ayant été attaqués & dépouillés par des brigands de Gétulie, ils se sauverent tout tremblants & presque nus, vers Sylla, que le Consul, eu partant pour son expédition, avoit laissé en qualité de Propréteur. Il les reçut, non comme auroit mérité l’inconstance de leur Maître, mais de la maniere la plus polie & la plus généreuse. Cet accueil fit croire à ces Barbares, que ce qu’on avoit publié de l’avarice des Romains étoit faux, & que Sylla étoit leur ami, puisqu’il leur faisoit des présents[1]. Bien des

  1. Et ailleurs : Ils usent des aliments pour remédier à la faim & à la soif, & non pour satisfaire leur sensualité. O mœurs barbares, infiniment préférables à notre luxe & à notre politesse ! La voix puissante de la Nature se fait entendre à des hommes sauvages & féroces, tandis que des Nations instruites & policées mettent leur esprit à la contredire.