Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/354

Cette page n’a pas encore été corrigée

encore par les déserts affreux qui l’environnoient. A l’exception du territoire qui est proche des murs, tout le reste est inculte, stérile, sans eau, & infesté par une multitude de serpents, dont la cruauté, comme celle de toutes les bêtes féroces, s’augmente par le défaut de nourriture ; d’ailleurs, le serpent, dangereux par lui-même, ne l’est jamais plus que quand il est irrité par la soif[1]. Cependant Marius desiroit fort de se rendre maître de cette Place, à cause de son importance, des difficultés qu’il falloit y surmonter, & de la gloire dont Métellus s’étoit couvert par la prise de Thala. Les forces & la situation des deux Villes étoient semblables. Il y avoit même quelques fontaines proche des murs de Thala.

  1. Si ti magís quàm alià re accenditur—la soif est plus capable que toute autre chose de l’irriter. Cette remarque de Salluste est très-conforme aux observations qu’on a faites sur ces animaux. Leur fureur de mordre n’est causée, le plus souvent, que par la rage ; maladie que leur donne la soif. Quand ils sont, en bonne santé, ils cherchent plutôt à éviter l’homme qu’à le mordre.