Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/331

Cette page n’a pas encore été corrigée

quelques-uns jugerent que c’étoit un effet de sa fierté ; d’autres d’un juste ressentiment de l’affront qu’on lui faisoit ; plusieurs, du dépit de ce qu’on lui arrachoit d’entre les mains une victoire dont il étoit déja maître. Pour moi, je suis bien assuré que l’élévation de Marius le piquoit encore plus que tout le reste, & qu’il n’auroit pas été si sensiblement affligé, si l’on avoit donné à tout autre le commandement qu’on lui enlevoit. Son chagrin arrêta ses projets ; regardant comme une folie de s’exposer pour une affaire qui ne le regardoit plus, il fit représenter à Bocchus : Qu’il ne devoit pas se déclarer sans sujet contre le Peuple Romain ; qu’il avoit une belle occasion de faire avec lui une alliance bien préférable à la Guerre ; que, quelque confiance qu’il pût avoir dans ses forces, il ne devoit pas risquer le certain pour l’incertain ; qu’il est aisé de commencer