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la campagne. Comme l’horreur du crime qu’il avoit projeté, l’empêcha de venir au jour marqué, Bomilcar, agité du desir de consommer son forfait, appréhenda que son complice effrayé ne changeât de dessein. Il lui écrivit par des gens affidés, pour se plaindre de son inaction & de sa mollesse. Il attestoit les Dieux au nom desquels il avoit juré[1] ; il l’avertissoit de ne pas tourner à leur propre ruine les offres de Métellus ; Jugurtha, (disoit-il) touchoit à sa perte ; il n’étoit question que de savoir si elle seroit l’effet de leur courage, ou de celui des Romains ; enfin il l’exhortoit à réfléchir s’il devoit préférer le supplice aux récompenses.

LXXI Nabdalsa fatigué se reposoit sur son lit, quand on lui remit cette lettre. Aussi-tôt qu’il

  1. Etoit-ce sincérement que ce traite se faisoit une affaire de Religion de consommer son parricide ? Cela pourroit bien être. Car de quels travers n’est pas capable l’esprit humain, lorsqu’il se laisse aveugler par sa passion !