grand crédit venoient pour s’opposer à ses desseins, la crainte qu’il en conçut, & d’un autre côté sa cupidité, le tinrent dans de cruelles incertitudes. Il appréhendoit le ressentiment du Sénat, s’il refusoit d’obéir. Mais sa passion l’aveuglant, le poussoit à consommer son crime. Enfin le mauvais parti fut le plus fort dans ce cœur ambitieux. Il fait donner un affaut général à la Place, & se flatte qu’en obligeant les Assiégés de se partager, il se rendra maître de la personne d’Adherbal par force, ou par artifice, avant que d’aller trouver les Ambassadeurs. N’ayant pas réussi, il appréhenda qu’un plus long délai n’aigrît Scaurus qu’il craignoit plus que les autres, & se rendit à Utique, suivi de peu de Cavaliers. Mais, malgré les fortes menaces que lui firent les Ambassadeurs de la part du Sénat, il refusa constamment
Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/218
Cette page n’a pas encore été corrigée