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1 " 197 LA HARANGVE DE C. SALVSTE. CONTRE M. T. CICERO N. E m'offenceroy de tes outrages, ô Ciceron, & les prendrois en mauuaife part, fi ie ne fçauois bien que cefte tienne infolence procede pluftoft d'vne maladie d'eſprit,que d'vn fain iugement. Toutes- fois puis que ie ne remarque en toy rien de mode- fte ny d'attrempé, ie fuis contraint de te refpondre, affin qu'en oyant tes mefchancetez, tu perdes tout le plaiſir que tu peux auoir pris à mefdire. ESVE Où me plaindray-je (Meffieurs?) Quelles gens faudra-t'il que l'implore? Souffrira-t'on que la Republique foit ruïnee, & que les plus audacieux y maintiennent la perfidie? Quelle appa rence y a-t'il que ie m'addreffe au Peuple Romain, lequel eft tellement corrompu par largeffes, qu'il met à l'enquant & fa perfonne, & fes biens? Me dois-je plaindre à vous-mefmes, Mef- fieurs, dont l'authorité ne fert que de rifee à ceux qui ne fe font remarquer que par l'excez de leurs vilennies, & de leurs crimes? Où a-t'on iamais treuué que M. T. Ciceron deffende les Loix, & les Lugements du Peuple Romain? Il eſt donc vray qu'en cét Ordre de Senateurs, il les faict fi bien obferuer que luy feul nous femble eftre refté de la famille de l'Illuftre Scipion l'Afriquain? Comme ſi l'on ne fçauoit pas, qu'il s'eft gliffe petit à petit dans la Republique, apres auoir efté appellé d'ailleurs, & admis vn pcu auparauant au nombre des Citoyens Romains? Quoy? Ciceron, tu penfes donc que tes dicts & tes faicts foient incogneus? N'as-tu pas toufiours vefcu de telle forte de- puis ton enfance, qu'il ne t'a iamais ſemblé que ce qui contétoit le fale appetit d'vn autre fut deshonnefte à ton corps? Ne m'aduoüeras-tu point que cét excez de bien dire que tu as bb, iij Digitized by Google