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ment des soldats Espagnols. Ce mot qui se trouve dans Brantôme, dans les Négociations de Jannin, dans les Mémoires de Montluc et dans les Mémoires de Sully, n’est employé que dans les ouvrages de leurs contemporains. Tabureau dans ses Dialogues, et l’auteur des Contes d’Eutrapel, nous apprennent que les mots Folatre, Accorter, Aborder, Aconche, et beaucoup d’autres, s’étoient mis à la mode parmi les gens du bel air qui se piquoient de beau langage, et que la plupart de ces termes venoient des Italiens. On trouve des remarques à peu près semblables, sur les mots, Accortement, Fanterie et Fantassin, Escadres et Régimens, Morion, Armet, Acoutremens de tête, et plusieurs autres appartenants à la guerre. Fauchet, dans ses origines, dit que les Aventuriers qui suivirent dans les guerres d’Italie Charles VIII, Louis XII, et François I, prirent depuis le nom de soldats, à cause de la solde qu’ils touchoient. Guillaume du Bellay vantant les services que Baïf avoit rendus à notre Langue, dit expressément que c’étoit cet Auteur qui l’avoit enrichie du mot Aigredoux. Le mot Agenci pour enjolivé, rendu joli, gentil, et le mot Emmaïoler donner le mai à la maîtresse, ne se trouvent que dans les Poësies manuscrites de Froissart. Plusieurs articles de notre Glossaire présenteront des exemples de cette espèce.

Il ne faut pas étendre trop loin l’application de ces remarques ; mais elles pourroient être de quelque secours dans le cas où la critique n’offriroit point d’autre ressource.

Telles sont les principales attentions que nous avons eues dans la composition de cet Ouvrage. Si nous avions voulu lui donner tout l’appareil d’érudition dont il est susceptible, nous aurions pu feuilleter les Dictionnaires anciens et modernes des différentes Langues de l’Europe, en comparer les mots avec les articles du Glossaire de Du Cange, et de celui que nous présentons. Il y a peu de mots auxquels, à la faveur de l’analogie, de la différente orthographe, des conversions de lettres, et des rapports directs ou indirects d’une signification à l’autre, nous n’eussions trouvé une étymologie ou vraie ou vraisemblable. Si nous n’étions pas arrivés précisément à la