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gne quelque foy de plus grande occupation lassée à si bas passetemps se demettre. Lequel facilement je dirois avoir temerairement soubs l'excuse de ton sacré Nom mis en lumiere, si je ne sçauroys l'affection tienne envers les Lettres et les Lettrés, excuser plus grande faulte, que ne pourroit pecher l'ignorance de la mienne envers toy bonne intention. Et plus pour ceste seule occasion, que pour vouloir par mon vain escrire adjouster clarté à la lumiere de tes vertus, ay bien osé abuser de la debonnaireté de ta noble nature, qui entre toutes les Princesses que je cognois, ne m'es veue la derniere à se delecter à toutes vertueuses exercitations tant humbles et indignes de gravité soient elles. Et mesmement qu'aulcune foy: apres longue frequentation des fructueux et bien cultivés Vergiers, l'asperité et solitude des boys nous agrée, tant nous est la Nature par sa diverse varieté non moins belle qu'amyable. Parquoy apres estre jà assès accoustumée en l'armonieuse melodie des haultes Lyres, desquelles celle Court treschrestienne tresheureusement aujourdhuy, plus que nulle aultre, abonde, te pourras delecter en ceste mienne vaine et jeune fatigue, laquelle, non aultrement, que apres longue et griefve tempeste, le palle et travaillé Nocher descouvrant de loing la Terre, à laquelle avec tout estude il s'efforce de