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A Monsieur le Secretain
D’Avenson, Charles de
Saincte Marthe,
Salut.

J'Ay, à l’instigation de quelques uns mes
bienvoulants, mis en lumiere, ma Poe-
sie Françoyse (Seigneur tresaymé) plus
(pour esbattement, et relaxation de mon
Esprit, que profession d’icelle Art. Parquoy si je
n’y suis tant perfaict, que ceulx, qui y sont con-
sommés: comme Marot, S. Gelays, Seve, la Mai-
son neufve, Chappuy, Fontaines, et aultres Poe-
tes Françoys, divins et treserudits: plusieurs raisons
ay je, lesquelles m’excusent, et toy mesme en sçays
une partie. Or il a pleu à d'aulcuns de mes Amys,
me faire l’honneur et le bien, de me rendre par leur
escripts tresdoctes, testification de nostre Amytié:
celà j’estime, ainsi qu’on doibt estimer toute chose
venante du sien Amy, et d'aultant que je n’ay rien
plus cher, que leurs Epigrames et Epistres, par moy
colligées en ce Livre: d’aultant m'a il semblé bon le te
donner: comme à celuy, lequel au besoing (où
l’Amytie s'explique) s'est monstré par effect mon
Amy. Il te plairà donq’, attendant aultre Oeuvre
de moy, le prendre en gré: me tenant tousjours
pour l’un de ceulx, qui sont tes obeissants. iesus
soit avec toy. De Lyou ce .xv. d’Aoust M. D. XL.