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Ò redempteur de tout l’humain lignaige,

Qui nous as faicts libres de dur servage,
Qui as esté en une croix pendu,
Où fut ton sang precieux espandu,
Pour rendre vie au Mort, et Mort deffaire,

Et par ainsi tes chers freres nous faire.
Ò vigilant et amoureux pasteur,

Entre ton Pere et nous, mediateur,
Ò bon iesus, par qui Grace est infuse,
Dedans le Cueur, qui point ne la refuse:
D'où (avec Foy) nous avons sans deffault,

En uberté, tout le bien qu’il nous fault.
Ò doulx seigneur, conduit par l'asseurance,

Que de tout mal tu es la delibvrance,
Et qu’onc ne fut de bien cil depourveu,
Qui vient vers toy, de vive Foy pourveu:
Ta grand' doulceur icy venir m’appreste,

Pour humblement te faire une requeste.
C’est, de donner par ta Grace, secours

A celle la, qui prend vers toy recours,
Qui maintenant est au lict en malaise,
Pour une Fiebvre aspre, longue, et maulvaise,
De laquelle est son Corps fort tourmenté,
Si des siens est le dur mal lamenté,
Si ses Amys en ont grande tristesse,
J’en ay (sur tous) la mortelle destresse,

Je suis celuy, qui avec le tourment,