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Quand par luy est sa volunté ouverte.

Celuy qui veult d’un vouloir bien perfaict,

Et son vouloir demonstré par effect,
Ayant les deux ensemblement conjoincts,
Amour merité, et grace en ces deux poincts:
Ce non obstant, regetté ne doibt estre,
Qui en voulant, ne peut faire apparoistre
Son bon vouloir : et souffist par bon droict,

S’il faict cela qu’il peut, en son endroict.
Par ainsi donq', ò Dame Vertueuse,

Si je n’ay point ma Muse si heureuse,
Que dignement vous puisse celebrer:
Que puisse aussi apertement narrer
L'affection que j'ay pour vous conceue:
Je vous supply, que de vous soit receue,
Non pas suivaut son imperfection,
Mais bien selon sa bonne affection.
Et cependant, viendra un tel affaire,
Qu'elle pourra peu a peu se perfaire,
Quelle pourra monter en ce degré,

D'escrire cas, qui mieulx vous soit à gré.


À Madame du Perault.


D'aultant qu'on veoit estre blasme tresjuste,

Quand nous usons d’une louenge injuste:
D’aultant est il a priser grandement,

Quand l'on se met à louer justement.