Le vrai, c’est le secret de quelques-uns. En un mot, j’aime à filer lentement l’idée comme le sentiment ; c’est là la parfaite philosophie, comme c’est le parfait amour. Il faut être philosophe comme Hamilton, et non pas comme Condorcet.
De ce que la vie serait en définitive (ce que je crois) une partie qu’il faut toujours perdre, il ne s’ensuit point qu’il ne faille pas la jouer de son mieux et tâcher de la perdre le plus tard possible.
Je pense sur la critique deux choses qui semblent contradictoires et qui ne le sont pas :
Ce que j’ai voulu en critique, ç’a été d’y introduire une sorte de charme et en même temps plus de réalité qu’on n’en mettait auparavant, en un mot, de la poésie à la fois et quelque physiologie.
Je n’ai plus qu’un plaisir, j’analyse, j’herborise, je suis un naturaliste des esprits. – Ce que je voudrais constituer, c’est l’histoire naturelle littéraire.
Il y a lieu plus que jamais aux jugements qui tiennent au vrai goût, mais il ne s’agit plus de venir porter des jugements de rhétorique. Aujourd’hui, l’histoire littéraire se fait comme l’histoire naturelle, par des observations et par des collections.