de haut caprice plutôt qu’épanché en tendresse, au lieu d’ouvrir sa veine, il distillait de rares stances dont la couleur ensuite l’inquiétait. Voici pourtant une charmante pièce naturelle et simple, où s’exprime avec vague le seul genre de sentiment tendre, et bien fantastique encore, que le discret poëte ait laissé percer dans ses chants :
fille, il faudrait autant pleurer un songe. »
(ATALA) .
Rêveuse et dont la main balance
Un vert et flexible rameau,
D’où vient qu’elle pleure en silence,
La jeune fille du hameau ?
Autour de son front je m’étonne
De ne plus voir ses myrtes frais ;
Sont-ils tombés aux jours d’automne
Avec les feuilles des forêts ?
Tes compagnes sur la colline
T’ont vue hier seule à genoux,
O toi qui n’es point orpheline
Et qui ne priais pas pour nous !
Archange, ô sainte messagère,
Pourquoi tes pleurs silencieux ?
Est-ce que la brise légère
Ne veut pas t’enlever aux cieux ?
Ils coulent avec tant de grâce,
Qu’on ne sait, malgré ta pâleur,
S’ils laissent une amère trace,
Si c’est la joie ou la douleur.
Quand tu reprendras solitaire
Ton doux vol, sœur d’Alaciel,