Au bord de ce ruisseau dont les ondes chéries
Ont à mes yeux séduits réfléchi tes appas.
Sur les débris des fleurs que tes mains ont cueillies,
Que j’aime à respirer l’air que tu respiras !
Les voilà ces jasmins dont je t’avais parée ;
Ce bouquet de troëne a touché tes cheveux…
« Elles vinrent enfin nous voir (à Polémieux) à trois heures trois quarts. Nous fûmes dans l’allée, où je montai sur le grand cerisier, d’où je jetai des cerises à Julie, Élise et ma sœur ; tout le monde vint. Ensuite je cédai ma place à François, qui nous baissa des branches où nous cueillions nous-mêmes, ce qui amusa beaucoup Julie. On apporta le goûter ; elle s’assit sur une planche à terre avec ma sœur et Élise, et je me mis sur l’herbe à côté d’elle. Je mangeai des cerises qui avaient été sur ses genoux. Nous fûmes tous les quatre au grand jardin où elle accepta un lis de ma main. Nous allâmes ensuite voir le ruisseau ; je lui donnai la main pour sauter le petit mur, et les deux mains pour le remonter. Je m’étais assis à côté d’elle au bord du ruisseau, loin d’Élise et de ma sœur ; nous les accompagnâmes le soir jusqu’au moulin à vent, où je m’assis encore à côté d’elle pour observer, nous quatre, le coucher du soleil qui dorait ses habits d’une lumière charmante. Elle emporta un second lis que je lui donnai, en passant pour s’en aller, dans le grand jardin. »
Pourtant il fallait penser à l’avenir. Le jeune Ampère était sans fortune, et le mariage allait lui imposer des charges. On décida, qu’il irait à Lyon ; on agita même un moment s’il n’entrerait pas dans le commerce ; mais la science l’emporta. Il donna des leçons particulières de mathématiques. Logé grande rue Mercière, chez MM. Périsse, libraires, cousins de