Nina, ou la Folle par amour, ce touchant drame de Marsollier, fut représentée, pour la première fois, en 1786 ; André Chénier put y assister ; il dut être ému aux tendres sons de la romance de Dalayrac :
Quand le bien-aimé reviendra
Près de sa languissante amie, etc.
« La jeune fille qu’on appelait la Belle de Scio… Son amant mourut… elle devint folle… Elle courait les montagnes (la peindre d’une manière antique). — (J’en pourrai, un jour, faire un tableau, un quadro)… et, longtemps après elle, on chantait cette chanson faite par elle dans sa folie :
Ne reviendra-t-il pas ? Il reviendra sans doute.
Non, il est sous la tombe : il attend, il écoute.
Va, Belle de Scio, meurs ! il te tend les bras ;
Va trouver ton amant : il ne reviendra pas ! »
Fidèle à l’antique, il ne l’était pas moins à la nature ; si, en
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André était comme La Fontaine, qui disait :
J’en lis qui sont du Nord et qui sont du Midi.
Il lisait tout. M. Piscatori père, qui l’a connu avant la Révolution, m’a raconté qu’un jour, particulièrement, il l’avait entendu causer avec feu et se développer sur Rabelais. Ce qu’il en disait a laissé dans l’esprit de M. Piscatori une impression singulière de nouveauté et d’éloquence. Cette étude qu’il avait faite de Rabelais me justifierait, s’il en était besoin, de l’avoir autrefois rapproché longuement de Regnier.
coucher des Pléiades, cum Pleiadibus, occidisti. Il faut la traduire et rendre l’opposition de paroles… la mer t’a reçu avec elles (les Pléiades). »