Ce second chant devait renfermer, du ton lugubre d’un Pline l’Ancien, le tableau des premières misères, des égarements et des anarchies de l’humanité commençante. Les déluges, qu’il s’était d’abord proposé de mettre dans le premier chant, auraient sans doute mieux trouvé leur cadre dans celui-ci :
« Peindre les différents déluges qui détruisirent tout… La mer Caspienne, lac Aral et mer Noire réunis… l’éruption par l’Hellespont… Les hommes se sauvèrent au sommet des montagnes :
Et velus inventa est in montibus anchora summis.
(Ovide, Mét., liv. XV.)
Il croit (aveugle erreur !) que de l’ingratitude
Un peuple tout entier peut se faire une étude,
L’établir pour son culte, et de Dieux bienfaisants
Blasphémer de concert les augustes présents.
l’atmosphère d’alors, et, pour ainsi dire, à travers Condorcet. — Dans les fragments de mémoires manuscrits de Chênedollé, qui avait beaucoup vécu avec des amis de notre poète, je trouve cette note isolée et sans autre explication : « André Chénier était athée avec délices. »