strophe est faible et commune, excepté les trois vers du milieu ; à la place de cette trame usée qu’on voit partout, il y a dans le texte : « Le tissu de ma vie a été tranché comme la trame du tisserand. » Qu’est devenu ce tisserand auquel est comparé le Seigneur ? Au lieu de la feuille séchée, le texte donne : « Mon pèlerinage est fini ; il a été emporté comme la tente du pasteur. » Qu’est devenue cette tente du désert, disparue du soir au matin, et si pareille à la vie ? Et plus loin :
Comme un lion plein de rage
Le mal a brisé mes os ;
Le tombeau m’ouvre un passage
Dans ses lugubres cachots.
Victime foible et tremblante,
À cette image sanglante
Je soupire nuit et jour,
Et, dans ma crainte mortelle,
Je suis comme l’hirondelle
Sous la griffe du vautour.
Tous les jours sont à toi : que t’importe leur nombre ?
Tu dis : le temps se hâte, ou revient sur ses pas.
Eh ! n’es-tu pas Celui qui fis reculer l’ombre
Sur le cadran rempli d’un roi que tu sauvas ?