dont nous voudrions lui inculquer le souvenir, parce qu’en même temps qu’il est proche parent de Lélia pour les principales circonstances, il a, dans le caractère et dans l’expression, la mesure, la grâce, la nuance qu’on aime et qui attire tout lecteur : ce personnage est celui de Lavinia, que l’auteur a peinte dans une Vieille Histoire. Si le souffle et l’accent de Lavinia se font sentir dans les productions futures de l’auteur, au lieu de l’ironie et de l’invective éloquente de Lélia, nous louerons alors Lélia avec beaucoup plus de sécurité. Nous admirerons encore plus le poëte d’avoir enfanté cette grande figure, dès que nous verrons qu’il ne vit plus sous son ombre.
C’est ici le lieu tout naturel de parler de mes premières
relations avec George Sand. Je voudrais pouvoir le faire
aussi complètement que possible, parce que rien, selon moi,
ne plaiderait plus en faveur de ce beau génie que les confidences
d’amitié dont j’ai été le dépositaire à un moment
bien décisif et critique de sa vie. Dès aujourd’hui pourtant
je puis indiquer le caractère d’une liaison dont elle-même
a si bien parlé en ses Mémoires.
Lorsque je commençai à écrire sur George Sand et que je donnai au National les articles qu’on a pu lire sur Indiana et sur Valentine, je ne la connaissais nullement. Ces deux romans m’avaient été signalés comme écrits par une jeune femme qui venait assez souvent dans un cabinet de lecture de la place de l’Odéon et qui vivait d’une vie originale, d’une vie de garçon et d’étudiant. Je ne savais rien de plus, que de la manière la plus vague et par ouï-dire. L’article sur