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PORT-ROYAL.

raître, et en surveilla l’impression avec un zèle érudit et pieux (1698-1712) ^

L’objet de M. de Tillemont en ses travaux a été proprement d’étudier l’histoire de l’Église et des Saints, et, à cette occasion, celle des Princes et Puissants du siècle, qui s’y trouvent mêlés, — de l’étudier, d’après les seules sources et dans les textes originaux, pour y chercher la vérité pure, et dégagée de toutes les préventions que donnent souvent les nouveaux auteurs. De ce iju’il a ainsi recueilli d’original sur chaque point, il lompose uû texte continu, bout à bout, prenant de thaque auteur ce qu’il a de particulier, abrégeant aux Kadroits où le fait n’est rapporté que par un seul auteur, s’ attachant dans tous les cas à reproduire les expressions mêmes de l’original quand elles ont quelque chose de grand, de singulier, ou qui marque quelque usage ancien. « Voulant, nous dit Du Fossé, donner à r Église les titres originaux de son histoire, il a eu soin de ne confondre jamais ce qu’il dit lui-même avec ce qu’ont dit tous les anciens. » De scrupuleux crochets^ 1. On lui doit même quelque chose de plus par rapport au sixième ,X dernier volume de l’Histoire des Empereurs : M. Tronchai y vait mis la dernière main dès l’an 1725 ou 1726, bien que ce volume n’ait paru qu’en 1738. C’est Dom Clémencet qui m’apprend ’ ;e détail {Histoire littéraire manuscrite de Port-Royal) ; car 11. Tronchai, qui a été jusqu’ici notre guide, cesse de l’être du laoment qu’il s’agit des bons offices que lui-même a pu rendre à U. de Tillemont. A Port-Royal, ce ne sont pas seulement les auteurs, C3 sont les éditeurs aussi qui sont modestes. — Un des amis particuliers de M. de Tillemont, et qui l’aidait non moins diligemment dans la révision à,i manuscrit et du texte, avant et pendant l’impression, était M. Vuillart ; je lis dans une de ses lettres écrite au lendemain de la mort de M. de Tillemont : « On a imprimé son cinquième volume des Mémoires sur l’Histoire de l’Église. Nous avions relu ensemble peu à peu, durant sa langueur, la matière du sixième. Il y a pour plus de dix volumes encore de besogne toute prête, et où il n’y a plus que la lime douce à passer. »