Pascal, je ne crains pas de l’affirmer, reste inabordable au Père Rapin. Cela prouve qu’on peut être à l’aise avec madame Du Plessis et ne pas être de force sur Pascal.
SUR LA RÉPONSE
EN TÊTE DE LA TROISIÈME PROVINCIALE.
Voici une Note plus développée, que j’ai mise dans le Bulletin du Bibliophile (septembre 1858), et dans laquelle l’éclaircissement est aussi complet qu’il peut l’être :
« Tout le monde a lu, en tête de la troisième Provinciale, la Réponse que l’auteur suppose que le Provincial lui adresse, et dans laquelle il y a deux billets insérés, tout à son éloge : l’un est censé d’un des académiciens les plus illustres ; l’autre est attribué à une personne que l’on ne veut marquer et désigner en aucune sorte, et dont il est dit : « Contentez-vous de l’honorer sans la connoitre, et quand vous la connoîtrez, vous l’honorerez bien davantage. »
« De qui sont ces deux billets ? N’est-ce qu’une invention adroite de l’auteur, et, de sa part, une manière indirecte de se louer ? ou sont-ils de personnes en effet connues, et que les lecteurs bien informés alors se nommaient tout bas ?
« Les commentateurs, et moi-même autrefois qui me suis occupé de l’examen des Provinciales, nous avons négligé de le dire[1] ; j’avais même adopté, faute d’indices dans l’autre sens, la première supposition, et je m’y tenais ; j’en étais resté là jusqu’à ces derniers temps.
« Mais venant à relire la première des deux Petites Lettres où Racine retourne contre ses anciens maîtres de Port-Royal l’art et l’ironie des Provinciales, j’y ai remarqué deux passages qui répondent à la question.
« On se rappelle que la Lettre de Racine fut provoquée par un mot dur de Nicole qui, dans l’une de ses Imaginaires, avait lancé l’anathème contre les auteurs de romans et de comédies, qu’il appelait des empoisonneurs publics et des gens horribles parmi les Chrétiens. « Pourquoi voulez-vous, lui disait Racine, que ces ouvrages d’esprit
- ↑ M. l’abbé Maynard, qui a publié en 1851 une édition des Provinciales, m’a écrit pour me faire remarquer (ce que j’ignorais) qu’il n’avait pas négligé de faire le rapprochement qui est le sujet et le point de départ de cette Note ; il me permettra d’observer, à mon tour, qu’il n’en a pas tiré tout le parti possible.