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APPENDICE.

Paris de m’envoyer ce qui est fait depuis peu contre le jugement de la Sorbonne. Ainsi, Monsieur, s’il n’y a quelque chose qui ne se vende pas chez votre imprimeur ordinaire, il ne sera pas nécessaire que vous preniez la peine de me rien envoyer, si ce n’est un mémoire de tous les livres faits dans votre sainte et illustre compagnie, car je serois marri si je na les avois tous. »

Dans ce qui suit, il s’agit évidemment des premières Lettres de Pascal sur l’affaire d’Arnauld en Sorbonne. D’Andilly les envoie à Fabert, qui répond le 26 mars 1656 :

« Je m’en vais commencer à lire ce que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer ; je suis déjà tout persuadé de ce que vous me faites celui de me mander, que par cette lecture je saurai qu’on a agi avec beaucoup d’animosité… »

Les Lettres Provinciales semblent n’avoir été envoyées d’abord que manuscrites ; car ce doit être à cela que Fabert fait allusion dans sa réponse du 9 avril 1656 à M. d’Andilly :

« Je vous renvoie les copies des Lettres jointes à la vôtre du 3 de ce mois que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire avec tant de bonté que je ne puis assez vous en remercier ; je puis vous assurer qu’elles n’ont été vues de personne parce que vous me l’avez défendu, car autrement j’ai des amis ici auxquels je les aurois fait voir, les empêchant d’en prendre des copies : mais c’est assez, Monsieur, que vous m’ayez ordonné d’en user autrement. »

Le 8 mai 1656, Fabert lui écrit de sa maison de campagne de Nanteuil (près Paris) où il était venu passer quelques jours :

« Je vous rends, Monsieur, très-humbles grâces des copies de Lettres que vous m’avez renvoyées ; j’userai des unes discrètement, et des autres selon l’intention avec laquelle elles sont faites. J’ai eu une extrême satisfaction de les lire, et je vous confesse n’avoir jamais rien vu de si beau, de si fort ni de si convaincant que cela. »

Il ne les nomme pas encore dans sa lettre du 28 mai 1656, il se contente de dire à M. d’Andilly :

« J’ai vu avec une satisfaction inexprimable les Lettres que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer ; car il y a longtemps que ce qu’elles détruisent avoit été soutenu devant moi par des docteurs qui m’avoient bien fort scandalisé. »

Enfin elles sont expressément nommées dans sa lettre du 23 août 1656 :

« Je reçus vendredi dernier la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 13 ; et les trois de la suite de celles au Provincial, en même temps que celui qui fait mes affaires à Paris m’en envoyoit aussi que je lui avois demandées. »