dans un coin de sa chambre l’entendit un jour, comme pour s’exhorter à l’espérance, proférer ces mots : « Il m’a semblé pourtant, ô mon Dieu, que vous m’avez fait la grâce de chercher toujours et par-dessus tout le Souverain Bien, qui n’est autre que vous-même ! » Mais cette agonie fut courte ; et, quelques jours après, il dit à la même personne, sitôt qu’il la vit entrer : « Enfin, le Seigneur m’a daigné rendre la joie du Salut ! »
Mort à l’âge de 87 ans, le 1er février 1709, il ne vit pas l’accomplissement des derniers excès qui se préparaient contre Port-Royal ; et même son tendre amour pour cette maison le rendit mauvais prophète à cet égard : il espérait toujours qu’un dessein si outré ne réussirait pas auprès de Dieu.
Lancelot et lui, voilà nos modèles entre les maîtres de Port-Royal. Je puis maintenant passer sous silence les moins importants, ou ceux qui n’enseignèrent que par occasion ; car presque tous ces Messieurs, un jour ou l’autre, eurent à s’occuper des enfants. M. Le Maître entourait de ses conseils le jeune Du Fossé et l’enfance de Racine ; M. Hamon soigna également ce dernier, qui lui en demeura filialement reconnaissant. Le bon Fontaine eut sa part fréquente aussi dans ce ministère de charité, sur lequel, en toute rencontre, sa plume affectueuse ne tarit pas[1].
Il est pourtant deux maîtres parmi les quatre primitifs qui professaient rue Saint-Dominique, deux collègues de Lancelot et de Nicole, que nous ne devons pas omettre tout à fait, Guyot et Coustel. De Guyot on ne
- ↑ Ainsi encore, M. Floriot fut quelque temps préfet des Études à l’école des Granges ; M. Burlugai, curé de Saint-Jean-des-Trous, M. Retard, curé de Magny, eurent quelques élèves ou chez eux, ou dans leur voisinage ; les trois messieurs Dirois, dont l’un devint chanoine d’Avranches et nous est connu par les Mémoires de Du Fossé, furent parmi les maîtres de l’école de Sevrans; etc., etc.