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PORT-ROYAL.

écoliers[1], distribués en quatre chambres. Le directeur ou principal, qui avait la haute-main, était M. Walon de Beau puis, que M. Singlin avait donné à l’évêque de Bazas pour l’accompagner dans son diocèse, et qui en était revenu après la mort de ce prélat. Les Écoles restèrent là florissantes, de 1646 à 1650. M. Nicole enseignait la philosophie et les humanités ; M. Lancelot, le grec et les mathématiques. Le dimanche, on allait à vêpres à Port-Royal de Paris, où l’on entendait le sermon de M. Singlin. À peine établies à Paris, ces Petites Écoles y étaient inquiétées : elles donnaient de l’ombrage à ceux qui visaient à usurper l’éducation publique, et à la dominer après s’y être glissés. On lit dans une lettre de la mère Angélique à la Reine de Pologne, du 28 février 1648 :

« On a fait croire à la Reine (la Reine-mère) que dans une maison de M. Des Touches, qu’il a achetée au faubourg Saint-Marceau…, il y avoit quarante hommes qu’on nourrissoit dans l’hérésie. De plus, on a dit d’une autre maison[2] où l’on a retiré les petits enfants qui étoient à Port-Royal des Champs, au nombre de onze[3], avec cinq fort bons jeunes hommes qui les instruisent…, que c’étoit une Communauté, y qu’ils ne sortoient point, qu’ils étoient habillés tous d’une couleur, qu’ils avaient une chapelle, et qu’on les appelait les petits Frères de la Grâce. Pour remédier à ces prétendus désordres, on a envoyé M. le Lieutenant-civil visiter les deux maisons.

  1. Six, le nombre indiqué par M. de Saint-Cyran dans sa lettre de Vincennes.
  2. Cette maison du cul-de-sac Saint-Dominique était celle de M.Lambert, beau-frère de M. Hamelin ; et M. Hamelin, contrôleur général des Ponts et Chaussées de France, était l’hôte et le receleur de M. Arnauld durant les années de retraite qui suivirent la publication de la Fréquente Communion.
  3. Ce nombre augmenta très-rapidement, et l’on voit par une lettre de M. de Beaupuis à son père, à la date du 24 mai 1648, c’est-à-dire moins de trois mois après, que « la maison se remplissait si fort qu’il n’y auroit bientôt plus aucune place. »