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XX


Suite des Éditions. — Attaques et réaction contre les Pensées. — Le Père Hardouin ; Voltaire. — M. Boullier, défenseur de Pascal. — Caractère de cette apologie. — Édition de Condorcet. — Réaction nouvelle de 1802. — Résultat net de la critique moderne. — État présent de la question.


Depuis que la réimpression des Pensées eut entièrement échappé au contrôle de la famille et des amis, et qu’elle fut tombée dans le grand domaine public, on compta quelques éditions principales : la plus caractérisée, celle de Condorcet (1776), bientôt reproduite et annotée par Voltaire (1778) ; celle de Bossut dans sa publication complète de Pascal (1779) ; enfin deux ou trois autres postérieures à 1800. Dans une édition faite à Dijon (1835), M. Frantin avait essayé de rétablir les Pensées selon le plan primitif. Mais, quelque mérite particulier que pût avoir chacune de ces reproductions, diversement distribuées ou légèrement augmentées, les éditeurs s’étaient contentés trop aisément : ils avaient comme oublié qu’il existait un texte original manuscrit, sur lequel il aurait fallu se régler pour rectifier sans superstition tout ce qui en valait la peine, tout ce qui eût rendu au sens sa pleine énergie