et ce droit semble lui avoir été conféré par la Nature, qui a paré la jeunesse de toute chose. Elle a paré la matinée, qui est la jeunesse du jour ; elle a paré le printemps, qui est la jeunesse de l’année ; elle a paré les ruisseaux, qui sont la jeunesse des rivières… Il peut donc être permis de se parer en un âge qui est la fleur et la verdure des ans, qui est la matinée et le a printemps de la vie[1]. » Il aurait dit cela pour la fille, il l’aurait redit avec bien plus de flatterie à la jeune belle-mère. Il n’aurait pas manqué, avant de se risquer aux actes, de discourir à bien des reprises sur le bon et le mauvais amour ; avec les auteurs raillés par Pascal, il aurait dit : « Le bon amour fait les bonnes amitiés, le mauvais fait les mauvaises. Le bon amour néanmoins n’est pas immobile et gelé, comme quelques-uns le croient ; il est plus actif et a plus de feu que l’autre, mais il agit de concert et de mesure… Son feu, qui est toujours élevé et toujours pur, ne tombe jamais et jamais ne fait de fumée… Je pense, aurait-il pu ajouter (ou en termes approchants), qu’après une longue épreuve on se peut engager sur cette marque, et qu’il ne peut y avoir de péril dans les amitiés où il n’entre rien de pesant ni d’obscur,… dans les amitiés qui sont aussi pures et aussi spirituelles que celle des Palmes, qui s’aiment sans se toucher ; que celle des Astres, qui n’ont communication que de l’aspect et de la lumière ; que celle des Chérubins de l’Arche, qui étoient conjoints par le Propitiatoire, et ne s’approchoient que du bout des ailes[2]. » C’est par ce bout des ailes, par un pied légèrement heurté à la dérobée, par une main touchée, puis retenue comme par oubli, que l’hypocrite aurait cherché petit à petit à insi-
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