fois il arrache quatre mots[1] de tout un passage, quand cela lui va et sert à ses fins ; il aide volontiers à la lettre ; enfin, dans cette ambiguïté d’autorités et de décisions, il lui arrive par moments aussi de se méprendre. C’est là tout ce qu’on peut dire, sans avoir droit de mettre en doute sa sincérité. Ajoutons qu’il y a de l’homme du monde encore et de l’homme naturel dans le dégoût avec lequel il touche ces matières si bien étiquetées par d’autres ; cela le mène à brusquer plus d’un cas, et à passer outre à des distinctions subtiles qui n’existent pas pour lui.
On a essayé de lui répondre sur quelques articles plus généraux, et ici, comme sur le chapitre des citations, je ne dissimulerai rien. Le Père Étienne De Champs publia en 1659 un petit livre en latin intitulé : Quœstio facti, dans lequel il examine si la fameuse doctrine de la Probabilité est particulière aux Jésuites, si elle n’est pas très-antérieure à eux, si elle n’a pas été dans un temps celle de toutes les écoles et de tous les Ordres ; il soutient même que cette doctrine de la Probabilité, reçue sans contestation de tous les théologiens, n’a été pour la première fois attaquée que par un Jésuite, Paul Comitolus ou Comitolo, dont Wendrock (Nicole) aurait largement profité sans lui en faire honneur[2]. Cette dissertation du Père De Champs, toute composée de textes, sans déclamation, aurait pu faire de l’effet si l’affaire s’était jugée au pays latin entre professeurs de Navarre et de Sorbonne ; mais on ne la lut pas. Le Père Daniel, bien plus tard, et beaucoup trop tard, eut une idée assez ingénieuse : pour prouver que Pascal aurait pu, s’il l’avait voulu, imputer à tout autre Ordre, aux Dominicains par