tout très prononcé, quand il fut, sur l’affaire de la Signature, d’un autre avis qu’Arnauld et Nicole. Plusieurs lettres d’Arnauld attestent et déroulent très au long, aux divers temps, les points de dissidence : « Pardonnez-moi, Monsieur, écrivait celui-ci à M. Guillebert, si je vous dis que, comme je reconnois que M. de Saint-Cyran a de très-grandes lumières, je ne puis aussi m’empêcher de croire qu’il ne les exprime pas toujours de la manière la plus favorable et qui les pourroit mieux faire recevoir dans le monde. » M. de Barcos semblait même se contredire parfois, comme quand il était d’avis, pour la Bulle, que les religieuses signassent, et pas les ecclésiastiques. Il demandait à la fois plus de vigueur pour la vérité et moins de disputes. Sa pensée était plus vraie, à mon sens, qu’elle ne paraissait lucide à Arnauld. Ce dernier faisait toujours son rôle d’admirable avocat, mais d’avocat. M. de Barcos le sentait, mais, en homme tout intérieur, il ne répondait pas avec assez de netteté. On lui a fort reproché, dans la jeune génération de Port-Royal, d’avoir, lui si inflexible d’abord, été du parti de céder ensuite ; sans entrer dans un détail trop fastidieux, je rendrai en gros mon impression. M. de Barcos ne trouva bon dans aucun temps, ni d’aller lui-même à Rome pour son propre compte, ni d’y envoyer plus tard ces docteurs un peu bruyants et matamores, Saint-Amour et autres, pour y soutenir et y plaider les cinq Propositions. Il pensait qu’après tout la cause générale se serait vue en meilleur état, si on l’avait laissée stagnante, sans vouloir se signaler par elle (c’était son terme) à Rome et ailleurs.[1] Il n’approuvait donc en rien toutes ces discus-
- ↑ Un jour direct nous est ouvert sur la pensée de M. de Barcos par l’extrait suivant d’une lettre de madame de Liancourt, rapportant une conversation qu’elle avait eue avec lui. Voici exactement comment il jugeait de la procédure de Port-Royal en juillet 1654 :
«Pour la doctrine, il proteste qu’il n’en faut pas parler et que l’impru-