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I


Plan et méthode. — Le Port-Royal distinct du Jansénisme. — Fondation du monastère. — Étymologies, légende. — Mathilde de Garlande et Eudes de Sully, fondateurs. — Croisade des Albigeois ; clémence de Mathilde à la prise de Ménerbe. — Le monastère sous la juridiction de Cîteaux. — Logement de saint Thibauld. — Décadence du premier Port-Royal — Les abbesses La Fin ; seizième siècle ; les abbesses La Vallée et Boulehart. — Jacqueline-Marie Arnauld, coadjutrice, âgée de sept ans.



Le plan de ce travail est simple, ou du moins aisé à concevoir. On tracera d’abord, après les origines suffisamment indiquées du monastère de Port-Royal, un historique de la réforme qui s’y introduisit au commencement du dix-septième siècle ; on y suivra pas à pas les événements d’intérieur, très-infimes encore d’apparence, mais non petits par l’esprit, par le caractère et par les suites ; on se mettra du cloître, on se fera de la famille Arnauld ; et rien n’y paraîtra minutieux à l’historien. La marche commencera ainsi étroite et lente, dans le sens restreint du sujet, sous la grille, et comme dans la longueur de la nef encore obscure ; mais bientôt, à droite, à gauche, les chapelles et les jours s’ouvriront : de leurs tombeaux, de leurs châsses, ou de