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UN DERNIER RÊVE.

Elle dit, se pressant sur le bras de l’aïeule :
« De toutes choses donc l’immortelle et la seule,
« C’est le cœur, et quand tout semblerait s’abimer,
« Il faut plus près toujours se serrer et s’aimer. »


À DEUX SŒURS


sur un exemplaire de la MARIE de brizeux
— dans un chagrin —


Lire des vers touchants, les lire d’un cœur pur,
C’est prier, c’est pleurer, et le mal est moins dur.


(UN JOUR, QU’ON CROYAIT AVOIR TROUVÉ)


Il est trouvé le bonheur et le charme,
L’Ange clément qui planait au berceau,
L’être adoré, dans l’enfance si beau,
Que bien souvent nous cachait une larme.
L’amour parfait et de tout temps rêvé,
Il est trouvé !

IL est trouvé ce bien de tous les âges,
Le fruit du cœur, le frais rameau d’espoir,
Que dès douze ans je cherchais sans savoir
Dans tous les bois, par les sentiers sauvages,
Le nid d’amour sous la mousse couvé.
Il est trouvé !