SONNET
imité de Justin Kerner
Le matin, en été, tout joyeux tu t’éveilles ;
L’aurore a lui ; tu sors : te voilà par les prés ;
La rosée à plaisir les a désaltérés ;
Tu cours les papillons et tu suis les abeilles !
Et t’épanouissant aux faciles merveilles,
Tu t’inquiètes peu si les cieux déchirés
Ont versé, dès minuit, sur les champs dévorés
Des larmes que l’aurore a refaites vermeilles.
Calme, heureux au matin, ainsi se montre un cœur.
À ce front embelli, la flamme ou la langueur
Te charme : sais-tu bien quelles nuits l’ont payée,
Quelles nuits sous l’orage, en pleurant ou priant !
À ton regard léger le sien parait brillant :
C’est qu’une larme amère est à peine essuyée !
SONNET
imité de Bowles
Étrange est la musique aux derniers soirs d’automne
Quand vers Rovéréa, solitaire, j’entends