Gardez dans votre cœur, au chantre disparu.
Plus sûr que l’autre marbre auquel on avait cru,
Un tombeau qui veille et grandisse.
À ceux, aux nobles voix qu’encor vous possédez,
À ceux dont vous chantez les chants émus, gardez
Amour constant et sans disgrâce ;
Toutes les piétés fidèles à mûrir ;
Et même un souvenir, qui n’aille pas mourir,
À celui qui s’asseoit et passe.
À M…
Oh ! laissez-moi quand la verve affaiblie
Par les coteaux m’égare avec langueur,
Quand pourtant la mélancolie
Demande à s’épancher du cœur,
Oh ! laissez-moi du poëte que j’aime
Bégayer le vague et doux son,
Glaner après lui ce qu’il sème,
Et de Collins, d’Uhland lui-même
Émietter quelque chanson.
Je vais, traduisant à ma guise
Un vers que je détourne un peu ;
C’est trop ma douceur et mon jeu
Pour qu’autrement je le traduise.