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JUGEMENTS DIVERS ET TÉMOIGNAGES


Je ferai ici comme j’ai fait au sujet de Joseph Delorme, je rassemblerai les preuves tant publiques que particulières de l’impression que produisit quand il parut en 1850, dans les derniers mois de la Restauration, et comme un dernier fruit de cette époque d’activité intellectuelle, de loisir et de rêve, le Recueil des Consolations.

Le journal le Globe, auquel j’avais appartenu dès l’origine, mais dont je m’étais un peu séparé depuis ma liaison avec l’école poétique de Victor Hugo et par mes propres essais trop marqués, donna, à la date du lundi 15 mars 1830, un extrait du Recueil, en le faisant précéder de ces lignes bienveillantes qui renfermaient un premier jugement :


« Il y a un an environ, il parut un livre de poésies, tableau déchirant des souffrances morales d’un pauvre jeune étudiant mourant à la fois de langueur et de travail ; tantôt appelé par la tendresse de son âme aux rêveries les plus douces et les plus élevées, tantôt ra-