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DE JOSEPH DELORME
ESPÉRANCE
À mon ami Ferdinand D….. (DENIS).
Ce soleil-ci n’est pas le véritable, je m’attends à mieux.
Ducis.
Quand le dernier reflet d’automne
A fui du front chauve des bois ;
Qu’aux champs la bise monotone
Depuis bien des jours siffle et tonne,
Et qu’il a neigé bien des fois ;
Soudain une plus tiède haleine
A-t-elle passé sous le ciel :
Soudain, un matin, sur la plaine,
De brumes et de glaçons pleine,
Luit-il un rayon de dégel :
Au soleil, la neige s’exhale ;
La glèbe se fond à son tour ;
Et sous la brise matinale,
Comme aux jours d’ardeur virginale,
La terre s’enfle encor d’amour.
L’herbe, d’abord inaperçue,
Reluit dans le sillon ouvert ;
La sève aux vieux troncs monte et sue ;
Aux flancs de la roche moussue
Perce déjà le cresson vert.