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Lundi 8 septembre 1862.


SAINTE-HÉLÈNE
PAR M. THIERS[1].




I


Je passe sur la fin des Cent-Jours, sur cette triste et embrouillée période qui s’étend depuis Waterloo jusqu’à la seconde rentrée des Bourbons, honteux chassé-croisé d’intrigues, triomphe et règne de Fouché, et bien digne de demeurer marqué de son nom dans l’histoire. Ce livre, en effet, qui a titre Seconde Abdication, mériterait de se nommer tout uniment M. Fouché ; il y a de ces instants de l’histoire qui appellent une peine morale et infamante. Je saute donc à pieds joints sur ces dix-huit ou vingt jours d’indignes tripoteriez et de pêche en eau trouble, racontés déjà d’ailleurs et exposés en détail par plusieurs historiens de mérite (M. Villemain, M. Duvergier de Hauranne, M. de Viel-Castel),

  1. Cet article sur Sainte-Hélène faisait comme suite à ceux qu’on a lus précédemment sur Waterloo.