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Mardi 18 mars 1862.


LOUIS XIV ET LE DUC DE BOURGOGNE
PAR M. MICHELET.
suite et fin.




Je ne quitterai pourtant pas ce volume de M. Michelet sans dire encore quelque chose de sa manière, car elle s’attache à vous, bon gré mal gré, et ne vous lâche plus. Il y a longtemps que cette manière a commencé ; c’est une illusion de croire, avec quelques-uns, que le Michelet historien d’aujourd’hui ne vaut pas le Michelet d’autrefois. J’ai dit en quoi ils diffèrent ; par une certaine allure un peu plus pressée, un peu plus heurtée voilà tout. Mais d’ailleurs, au fond, ils sont bien le même. Ceux qui opposent si complaisamment l’un à l’autre aiment surtout, dans celui qu’ils regrettent, le souvenir déjà de leur propre jeunesse.

De très-bonne heure, et dès qu’il fut en plénitude de son idée et de son inspiration d’écrivain, M. Michelet (il nous l’a dit) a voulu faire, de l’histoire, non une