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6544 NOUVEAUX LUNDIS.

UNDERNIIER TALLEYRANDŸ

Au dernier moment, M. de Chantelauze, avec qui M. Sainte-Beuve s’entretenait par lettres de tout sujet, mais surtout du cardinal de Retz, me laisse copier, dans’une lettre de M. Sainte-Beuve, un passage qui est un premier : mot de causerie sur Talleyrand. La préoccupation du maître était déjà tournée sur le personnage, et il mia dit une fois que le sujet l’avait bien des fois tenté, sans qu’il eût jamais eu occasion d’éorire sur lui : « Mais il y a, ajoutait-il, un portrait à faire. n La lettre qu’on va lire, antérieure de près de deux ans "a la publiçatiori des articles qui ont paru dans le Temps, me semble être le fruit et le résumé d’une opinion qui ’n’a pas changé : v ’.

a (je février lystîfï.

« Çber. monsieur 0. !‘ ami,

«Je reçois et je lis cette seconde partie (d’un Mémoire sur le‘ cardinal de Retz‘, inséré en appendice à la fin du tome V de‘ l’édition définitive de Port-Royal’)... Vous nous y faites voir, en effet, Retz bien misérable, et s’il a eu de l’amour-propre et du faste en public pendant sa période révolutionnaire, il le paye amplement par ces misères d’intérieur et ces petitesses qui nous sont révélées. Vous m’avez écrit dans le temps un mot qui me revient, que M. de Talleyrand ne serait qu’un enfant de chœur auprès de lui. Hélas ! M. de Talleyrand n’avait peut-être à son avantage de plus que Retz, qu’un grand sens, une vue plus juste des situations. Quant au fond, iiétait peut-être pire, certainement vénal et, de plus, malgré sa douceur apparente de mœurs et de ton, ayant si peu de scrupule pour les actes, qu’il y a trois points de sa vie qui font trois doutes presque terribles : la mort de Mirabeau. ‘—l’atl’aire du duc d’En-