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ijACADÉhIIE FRANÇAISES

On peut railler l’Académie en France : elle n’a pas cessé d’être populaire en Europe. Certainement tout étranger de distinction qui parle le français comme sa langue, arrivant dans la capitale, après les curiosités les plus voyantes et les visites les plus pressées, quand il en viendra au fin des choses, quand, son gros appétit apaisé, il n’aura plus à songer qu’aux friandises du dessert, demandera 1 «A quand une séance de l’Académie française ? à quand une réception ? n

Je suis même bien sûr que parmi les voyageurs asiatiques, s’il en était de Chinois, ce serait une des premières questions, et peut-être la première, qu’adresserait un mandarin lettré a son guide ou introducteur. Rien dans nos usages ne Yétonnerait moins ; rien ne lui parlerait mieux.

Ce qu’on pourrait "souhaiter-de plus agréable comme complément d’exposition parisienne à une élite de voyageurs encore curieux de bel esprit, ce serait donc une telle séance, surtout s’il s’y rencontrait quelques-uns (1) M. Saiute-Beuve avait été autorisé par l’éditeur M. Albert Lacroix à reproduire, quand il le voudrait, dans un de ses livres, cet article qui fut composé d’abord pour le Paris-Guide en 1867.