Page:Sainte-Beuve - Nouveaux Lundis, tome 4, 1872.djvu/460

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
448
NOUVEAUX LUNDIS.
« Ce 25 décembre 1862.
« Mon cher ami,

« J’attendais avec impatience cette lettre promise. Je l’ai lue hier soir, et je la relis ce matin. Je ne regrette plus d’avoir fait ces articles, puisque je vous ai amené à sortir ainsi toutes vos raisons. Ce soleil d’Afrique a eu cela de singulier que toutes nos humeurs à tous, même nos humeurs secrètes, ont fait éruption. Salammbô, indépendamment de la dame, est dès à présent le nom d’une bataille, de plusieurs batailles. Je compte faire ceci : mes articles restant ce qu’ils sont, en les réimprimant je mettrai, à la fin du volume, ce que vous appelez votre Apologie, et sans plus de réplique de ma part. J’avais tout dit ; vous répondez : les lecteurs attentifs jugeront. Ce que j’apprécie surtout, et ce que chacun sentira, c’est cette élévation d’esprit et de caractère qui vous a fait supporter tout naturellement mes contradictions et qui oblige envers vous à plus d’estime. M. Lebrun (de l’Académie), un homme juste, me disait l’autre jour à propos de vous : « Après tout, il sort de là un plus gros monsieur qu’auparavant. » Ce sera l’impression générale et définitive… »


(Voir page 428. — Article sur le Père Lacordaire.)

Je donnerai ici une lettre qui résume exactement mes rapports avec l’abbé Lacordaire. J’ai dans mes papiers et je publierai peut-être un jour une lettre qu’il m’a adressée à l’occasion de l’article que je fis sur lui dans le Constitutionnel le 31 décembre 1849. Un passage de ce même article m’a depuis attiré une question d’un de ses disciples et amis, et a occasionné une réponse. Voici les deux pièces :

« Sainte-Baume, 20 janvier 1863, par Saint-Zacharie (Var).
« Monsieur,

« Voulez-vous permettre à un inconnu de vous demander un service ? — Disciple et ami du Père Lacordaire, je m’oc-