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LETTRES

bondi en apprenant mercredi cette nouvelle, et il a absolument voulu prendre sur lui d’aller le lendemain trouver le ministre pour le prier de considérer la lettre comme non avenue, ainsi que la réponse, et de laisser le statu quo. Il y a mis tout le feu qu’il met aux choses qu’il aime et un zèle d’ami qui n’écoute que son inspiration. C’est à cette occasion que l’opinion que vous avez l’autre jour exprimée, Princesse, a été mise en avant et que vous êtes devenue une autorité en ma faveur et à l’appui de la démarche de M. Giraud. J’ai hier dîné chez M. Boittelle avec M. Duruy, et je lui ai expliqué comment je croyais que tout était bien, moi ayant fait ce que je croyais devoir faire, et lui en voulant bien faire de son côté ce qu’il devait et plus qu’il ne devait. Il a été très-amical. Ce n’est donc pas tout à fait un coup de tête que j’avais fait. Si cette ennuyeuse affaire en valait la peine, j’aurais l’honneur de vous porter et de vous lire, mercredi, la lettre par laquelle j’avais exposé l’état de choses relatif à cette chaire, qu’il ne savait en effet qu’imparfaitement.

Mais ce que je tenais surtout à vous dire,