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À LA PRINCESSE

soirées et les supprimer même, je m’en trouverais mieux ; car c’est avec le déclin du jour que l’ennui vient et qu’il tombe sur mon esprit avec l’ombre. L’heure où l’on recommençait la journée autrefois et où l’agrément de la société et de l’amitié succédait à l’étude et en était comme la récompense ; cette heure est lourde aujourd’hui : elle pèse, et j’entre volontiers dans de longs silences. — Je me demande à votre intention, Princesse, si je sais quelques livres nouveaux et intéressants à lire : j’en vois peu, et il y a cette année une grande stérilité, à ce qu’il semble. —

Avez-vous vu ce livre de M. d’Haussonville[1] ? Tout hostile qu’il est et fait contre, il y a des détails intéressants sur cette lutte de prêtres.

C’est encore dans les revues qu’il faut chercher sa meilleure pâture.

Nos amis Goncourt préparent quelque chose[2] : que ce succès qu’ils n’ont encore eu que d’estime et par lambeaux leur vienne entier et mérité ! Leur talent y gagnerait, en se préoccupant

  1. L’Église romaine et le premier empire.
  2. Madame Gervaisais.