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LETTRES

sérieux et plus habiles que les autres. Le remède pourtant est chanceux pour les nations et les sociétés. Je ne suis pas de ceux qui pèchent par trop d’espérance.

J’apprends avec plaisir et sans surprise que le portrait d’Hébert marche et avance à ravir. Il n’y a d’espérance et de bonheur que pour quelques-uns, dans des coins réserves, autour de quelques êtres de choix. Mais ces îles de bonheur ne sont guère permises de nos jours : trop d’accidents et de naufrages les environnent, trop de lignes de paquebots les traversent. On est pourtant heureux d’avoir connu et de connaître de ces rares oasis, dût-on en être un jour exilé.

Je mets à vos pieds, Princesse, l’hommage de mon tendre et inviolable attachement.


CCXXI

Ce 9 octobre 1867.
Princesse,

Je reçois ce matin votre bonne lettre, et M. Giraud, qui part pour Saint-Gratien, me vient voir et nous parlons de vous. Il vous dira mes