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LETTRES

L’inconcevable faiblesse de… et la roideur non moins incroyable de… ont dès l’abord brouillé une affaire qui devait se terminer à l’intérieur. — L’absence du ministre a failli mettre les choses au pire. J’espère que tout est réparé depuis hier soir et que cela finira par l’éloignement temporaire d’un très-bon élève qui n’est pas plus coupable que les autres et qui rentrera après une courte éclipse.

    quelque méfait politique. J’ose me flatter que ce n’est pas vous qui êtes de cet avis ; car au fond notre cause n’est pas si éloignée ni si distante, et je ne vais si en avant que parce que je n’ai pas la même responsabilité.

    Je viens faire appel à votre esprit de justice en faveur du jeune élève L…, dont je puis au besoin vous montrer les lettres. Cette correspondance, entamée par lui, au sujet de la loterie de bienfaisance de l’École, s’est trouvée ensuite contenir, au milieu du remerciement pour le lot que j’avais envoyé, le paragraphe dit d’adresse qu’on a eu le tort de publier. Tout le tort est là, pas ailleurs, comme vous le verriez par la suite même des lettres. L’autre tort retombe en entier sur M… qui n’a pas su attendre votre arrivée et réserver jusque-là l’état de l’École et le sort des personnes. Ce jeune élève L…, frappé à cause de moi, choisi d’abord entre tous ses camarades sans être plus coupable qu’aucun, mérite votre indulgence, et il n’a en rien mérité ce coup précipité que les… ont pris sur eux de lui appliquer. Il est devenu mon client naturel.

    Vous concevrez mieux que personne, monsieur et cher ministre, le sentiment qui m’anime dans cette requête que j’ai