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À LA PRINCESSE


CCXIII

Ce 9 juillet.
Princesse,

Je suis bien sensible à ce bon intérêt. On a voulu, en effet, me donner des tracas, et j’ai eu une vraie peine pour cette affaire de l’École normale, en ayant été comme l’occasion directe[1].

  1. L’École normale venait d’être licenciée, à la suite de la publication d’une lettre de félicitation, écrite par les élèves à M. Sainte-Beuve pour sa vigoureuse défense des droits de la pensée au Sénat, dans les séances des 29 mars et 25 juin 1867. Dans la lettre suivante à M. Duruy, M. Sainte-Beuve prend la défense d’un des meilleurs élèves de l’École dont la faute originelle était d’avoir tenu la plume au nom de ses camarades.
    « Ce 22 juillet 1867.
     » Monsieur et cher ministre,

     » Laissez-moi vous parler, à mon tour, d’une affaire à laquelle je suis si fort intéressé et qui m’a causé un vrai chagrin. Vous avez assisté au commencement de cet orage le jour où vous étiez au Sénat, ce jour où vous avez si bien défendu votre loi d’enseignement primaire, et où j’ai subi cette avanie (l’apostrophe de M. Lacaze et du maréchal Canrobert). Depuis lors, je ne crois pas qu’il y ait rien eu de ma faute, et cependant tout s’est passé comme si je m’étais rendu coupable de