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À LA PRINCESSE

clater par quelque criante opposition… Il n’espère qu’en vous, Princesse, et n’ose vous parler comme il faudrait. Dans tout ce qui lui arrive de pénible et qui tient à sa nombreuse charge et à son exiguïté de ressources, une pensée le domine avant tout : ne vous être en rien désagréable, non plus que de rien faire en dehors du chef si aimé de son administration. Les sentiments qu’il exprime sont d’une délicatesse infinie. Son cœur est trop à vous, Princesse, sa reconnaissance est trop entière pour rien tenter en dehors de vous, pour rien devoir qu’à vous. « Mais, cela étant, lui disais-je, ouvrez-vous sur votre situation à la Princesse… » Il ne le fait qu’à moitié. J’ose pour lui : l’empereur ne pourrait-il faire pour lui quelque gratification extraordinaire qui le tirât de ce mauvais pas, — une foule de petites dettes accumulées ? L’empereur le connaît et l’estime.

Revenant à une autre idée : puisqu’il est si bien à sa place à…, puisqu’il y est l’homme du lieu, du château, des étrangers qui le visitent, puisqu’il est à souhaiter qu’il y reste, ne pourrait-on pas absolument faire pour lui l’exception