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LETTRES


CLXXXIII

Ce vendredi 4 janvier 1867.
Princesse,

J’éprouve un véritable ennui : il m’est encore impossible de sortir. Depuis que j’ai eu l’honneur de vous voir, j’ai reculé plutôt qu’avancé. Ce qui devait arriver (n’en déplaise aux docteurs optimistes) et ce que j’avais craint s’est produit. Ainsi, il me faut encore attendre et espérer ; vient-il donc un moment dans la vie où l’on n’a qu’à perdre du terrain de jour en jour ? Il me semble pourtant que c’est un peu tôt. — Le prince votre frère m’a fait l’honneur de venir, il y a trois jours ; je n’étais pas mal ce jour-là. Il venait de visiter Mme Sand, dont l’estomac souffre ; voilà une belle génération qui s’entame de tous les côtés.

Combien j’envie ceux qui vont et viennent, qui assistent à une leçon de Zeller dans l’atelier-musée, qui passent deux heures le mercredi dans ce salon unique, qui… qui… Je m’arrête dans