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À LA PRINCESSE

orageusement ! Je fais tout, quand je rencontre un de ces abbés un peu polis, pour l’apprivoiser, pour lui persuader qu’il n’y a pas lieu de se choquer. C’est donc en vain : on n’y réussit pas.

Je suis bien peu en mesure, Princesse, auprès de M. Walewski. Imaginez que j’ai, il y a plus de vingt ans, dans la Revue de Buloz, critiqué — oui, critiqué de ma plume sa comédie de l’École du monde ! De plus, j’ai quitté le Moniteur pour le Constitutionnel, lui étant ministre d’État et gouvernant le Moniteur. Il en a été choqué alors, malgré toutes les politesses que j’y ai mises, jusqu’à ne pas vouloir de mon nom dans une Commission de Propriété littéraire qui se formait à son ministère. Il dit non à Camille Doucet, qui me proposait. Des années ont passé déjà là-dessus, mais ce ne sont point des titres à être un bon recommandeur. — Si vous le voulez, toutefois, Princesse, ainsi avertie que vous êtes, j’écrirai.

— J’ai reçu hier d’un malheureux homme une lettre qui a un caractère particulier et poignant. Je verrai demain l’individu. S’il me paraît tel que sa lettre me l’a fait entrevoir, je solliciterai