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À LA PRINCESSE

dommage que le trop de délicatesse ait empêché d’avoir une conversation nette et froide. Il y a, je le vois encore, aux derniers mots de votre lettre un reste de malentendu, malgré tout mon effort à m’expliquer. Un jour prochain vous ne me refuserez pas de m’en expliquer plus clairement à froid et simplement avec vous. Et alors il n’y aura pas un nuage, je l’espère, sur ma manière d’agir et de sentir. Laissez-moi supplier aujourd’hui votre amitié de ne pas me juger à l’avance et plus sévèrement que je ne mérite. Croyez, Princesse, que je ne suis pas ingrat pour ce qui a fait, ces dernières années, ma douceur comme mon honneur, et agréez l’assurance de mon respectueux et inviolable attachement.



CVI


Ce vendredi.

Quoi, Princesse ! mais c’est une surprise extrême, même après cette promesse et cette parole si précise entendue ! Aussi ma joie est-elle vraiment très-grande et aussi peu philoso-